Les femmes girafes, connues sous le nom de Padaung ou Kayan (sous groupe de la tribu des Karens rouge), sont un peuple originaire de Birmanie, et dont une partie, fuyant les violences de la dictature, s'est installé dans le nord de la Thaïlande.
Sommaire
1. Particularité des femmes girafes
Voici une particularité bien étrange qui semble avoir été découverte par le grand public dans les années 30 par un explorateur américain, qui a réussi à convaincre et ramener depuis la Birmanie jusqu'à New-York des femmes girafes de la tribu des Padaung, en train, depuis Rangoon jusqu'à Cherbourg, puis en bateau jusqu'à New-york.
Nous mettons ici le lien du récit de cet explorateur (en anglais) qui nous a servi en partie de source pour notre article. Nous vous invitons à aller voir cet article ne serait-ce que pour les photos d'époque qu'il propose.
La femme girafe a la particularité de porter un haut collier d'anneau fait d'un alliage d'argent, de laiton et d'or qui allonge le cou au fil des années.
Cette modification corporelle intrigue et pousse à la curiosité les voyageurs et explorateurs se questionnant sur l'origine et les applications de cette coutume.
2. L'origine des Padaung
Les Padaung seraient originaires du Tibet voir de Mongolie. Cette information, difficilement vérifiable, fait apparaître tout de même une ressemblance des anneaux de cous des femmes au long cous avec les mères chinoises qui torturaient leur filles en serrant leur pied.
Si aujourd'hui, les anneaux sont synonymes de beauté, de richesse et de pouvoir, les explications sur l'origine de cette coutume sont nombreuses.
Des anthropologues ont émis certaines hypothèses, comme la conservation des femmes dans la tribu, qui avec cet ornement, ne seraient pas acceptées dans une autre tribu. Les hommes Padaung trouvant ainsi le moyen de conserver leurs femmes. Une autre, serait que les anneaux serviraient à protéger les femmes des morsures de tigres qui ont l'habitude de prendre leurs proies par le cou.
En tout les cas aujourd'hui, les anneaux sont pour les femmes Padaung, un signe de beauté, de pouvoir et de richesse. Plus le cou est long, plus la femme doit être marié à quelqu'un d'important dans la tribu.
3. La mise en place des anneaux
Dès l'age de cinq ans, les mères commencent à mettre en place le premier anneau au cou de leur fille à travers un rituel secret. Des anneaux sont ensuite ajoutés régulièrement au fil des mois et des années. En réalité, ce n'est pas des anneaux que l'on ajoute, il s'agit d'une spirale tout entière. A chaque ajout, on doit donc changer la spirale entièrement.
Pendant un temps, s'est répandue l'idée selon laquelle, les hommes utilisaient cette technique pour contrôler leurs femmes, car disait-on, si l'on retirait les anneaux du cou de la femme, celui-ci se brisait, et la femme mourrait. Nous savons aujourd'hui qu'il n'en est rien et que les femmes Padaung enlèvent régulièrement leurs anneaux, notamment pour changer et agrandir les spirales entières.
Cela étant, on peut voir lorsqu'elles enlèvent leurs spirales d'anneaux que leurs cous sont très fin, d'un petit diamètre, et qu'elle ne peuvent finalement plus contrôler correctement leur cou, et donc vivre normalement sans leurs anneaux.
On peut voir également des anneaux ajouter au niveau des chevilles et des mollets. C'est le signe d'une plus grande richesse.
4. Les ornements des hommes
Chez les hommes, c'est différent. La coutume leur a donné les tatouages. La majorité de leur corps est orné de tatouages, faits à l'ancienne. On imagine que des tatouages faits sur certaines parties du corps doivent être très douloureux. Ces tatouages ont un caractère spirituel, et servent à agit comme des charmes, éloigner les mauvais esprits et apporter la bonne chance.
5. Spiritualité et croyance
Les croyance, que l'on pourraient qualifiées d’animistes, concernant les esprits et la bonne chance, font parties intégrantes de la culture Padaung, comme de celle d'une bonne partie de la Thaïlande.
Une autre pratique de la région, comme dans beaucoup d'autres peuples d'Asie et même d'Europe, est de lire l'avenir. Mais les Padaung, ont la particularité de la lire dans des os de poulet. Ils se servent d'os de cuisse de poulet qu'ils dépouillent de leur chair jusqu'à n'avoir plus que l'os et le gratte jusqu'à ce que deux petits trous apparaissent. De là, ils insèrent deux éclisses de bambous dans les trous, reliant les deux os entre eux et compare les angles des morceaux de bambous. S'ils sont parallèles, c'est bon signe, sinon, c'est un mauvais présage.
Une autre pratique est que, si lors d'un voyage, un serpent venait à croiser leur chemin, ils doivent renoncer à l'objet de leur voyage.
6. La guerre civile en Birmanie
Les Padaung font partie d'un ensemble de 135 ethnie minoritaire en Birmanie. Le peuple, qui vivait à l'origine isolé dans les montagnes située sur les états Shan et Kayah, a du fuir la répression Birmane et se réfugier en Thaïlande. Le récent changement de pouvoir en Birmanie amènera peut-être à un changement de situation.
7. Quel avenir pour les Padaung ?
Pour terminer, ce peuple qui a été amené aux états-unis dans les années 30 pour y être "exposé" dans des Zoo humains, donne aujourd'hui un peu toujours le même spectacle lorsqu'on visite leur village dans le nord de la Thaïlande.
Ils vivent du tourisme et de l'attraction qu'ils procurent.
Ils donnent l'impression d'avoir été déraciné de leur terre et nous ne pouvons qu'espérer pour eux qu'ils retrouvent vite leurs villages, et leurs vies d'autrefois.